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L’Ecole du Palais

Synopsis :

Non Charlemagne n’a pas inventé l’école mais il y est allé.

Afin de favoriser le développement de l’école, il décida d’en créer une dans son palais pour lui et ses proches.

Cette école devint le modèle de toutes celles qui furent ensuite créées.

Retrouvons donc Charlemagne et ses camarades, le jour de la rentrée à l’école du Palais.

Personnages : (X7)

Charlemagne, Hildegarde, Alcuin, Jacques, Gertrude, Eginhard, Roland

Décors :

Salon de Charlemagne : 3 chaises, une table

Une salle de classe : une table, 6 chaises, 6 bureaux

Pièce en deux actes

ACTE I

Musique :

Sur scène Charlemagne, Alcuin et Hildegarde sont assis ils prennent le Thé.

On entend sonner les 5 coups indiquant qu’il est 17h

Charlemagne :

C’est une très bonne idée que cette pause thé mon cher Alcuin.

Alcuin :

N’est-il pas ? Chez nous c’est une tradition que personne n’ignore.

Tous les jours à 17h précise c’est la pause thé. En Grande Bretagne, on appelle cela le « Tea time »

Hildegarde :

C’est vrai qu’il est délicieux, moi je l’accompagnerais bien d’un petit toast.

Charlemagne :

Non Hildegarde pas de petit pain suédois pour toi, tu en manges trop

Hildegarde :

(Elle souffle)

Pff

Alcuin :

C’est un Earl Grey typiquement Anglo Saxon.

C’est un mélange subtil de thé noir venu de chine et de bergamote.

Hildegarde :

Exquis en effet, cependant à défaut de toast, j’y ajouterais bien un peu de sucre

Charlemagne :

Pourquoi pas.

(En criant)

Jacques… Jacques… où est-il encore passé celui-là ?

Jacques :

(Jacques arrive sur scène)

Voilà, voilà, j’arrive Messire

Charlemagne :

Enfin, allez donc nous chercher un peu de sucre pour notre thé

Jacques :

Du sucre pour notre thé, tout de suite Messire.

(Il sort de scène)

Alcuin :

Il est un peu bizarre non ?

Hildegarde :

Quoi ? Le thé ?

Alcuin :

Non votre valet

Charlemagne :

A défaut d’être finaud, il est très serviable.

C’est la qualité première requise pour un valet.

Alcuin :

Absolument, le bon personnel se fait rare de nos jours.

(Jacques revient sur scène avec du sucre)

Jacques :

Voilà du sucre pour notre thé !

Charlemagne :

(Il donne sa tasse à jacques pour qu’il lui mette le sucre)

J’en voudrais deux

Jacques :

Deux, (il fait la mou de celui qui ne sait pas puis en haussant les épaules, verse trois poignées de sucres dans la tasse) Voilà deux sucres pour notre bon Roi.

Charlemagne :

(En reprenant sa tasse qu’il remue pour mélanger le sucre)

Merci

Hildegarde :

Moi j’en voudrais trois (Elle donne sa tasse à Jacques)

Charlemagne :

Hildegarde attention pas trop de sucre

Jacques :

Trois sucres, bien sûr (Il hésite puis prend cinq poignées de sucres qu’il met dans la tasse puis redonne la tasse)

Pas trop de sucre pour notre Reine !

Hildegarde :

Mais de quoi je me mêle !

Alcuin :

(En donnant sa tasse à Jacques)

Un seul sucre pour moi, je vous prie

Jacques :

(En mettant quatre poignées de sucres)

Oui, un seul sucre, je vous prie

Alcuin :

Merci mon brave.

(Il redonne la tasse à Alcuin, les trois comédiens mélangent leurs tasses de thé puis portent leurs tasses à la bouche et s’arrêtent en faisant la grimace)

Charlemagne :

Mais combien m’avez-vous mis de sucres ?

J’avais dit deux sucres, pas deux kilos !

Alcuin :

Ce thé est imbuvable !

Hildegarde :

Moi qui aime le thé bien sucré, là je ne suis pas déçue

Charlemagne :

Ce n’est plus un thé sucré mais du sucre parfumé au thé

Jacques vous ne savez pas compter jusqu’à trois ?

Alcuin : 

Même pas jusqu’à un apparemment

Charlemagne :

Jacques montrez-moi avec vos doigts, un, deux puis trois

Jacques :

Avec mes doigts ?

(Il regarde ses doigts puis en haussant les épaules il souffle)

Pff, je sais pas

Charlemagne :

Je pense qu’il est grand temps d’agir.

Mon cher Alcuin, je vous ai fait venir jusqu’ici afin que vous puissiez diriger l’école que je souhaite créer ici même.

Alcuin :

Il est évident que si dans votre palais tout le monde a le même niveau que votre valet, il y a de quoi faire.

Charlemagne :

C’est pour cela que je souhaite favoriser la création d’écoles élémentaires accessibles à tous.

Je vous demanderai donc dans un premier temps de prendre la direction de l’école de mon palais et ensuite d’en créer d’autres sur l’ensemble de mon royaume.

Alcuin :

Très bien.

Le temps pour moi d’établir un programme scolaire adapté et nous pourrons débuter.

Avez-vous une idée des élèves qui vont venir à votre école ?

Charlemagne :

Oui, il y aura mon personnel, Roland, Eginhard, ma femme et moi

Hildegarde :

Moi ? Mais pourquoi ?

Charlemagne :

Parce que vous qui aimez bien manger, sachez que grâce à cette école vous allez pouvoir nourrir votre esprit.

Alcuin :

Quand vous dites votre personnel, cela comprend également votre valet ici présent ?

Charlemagne :

Gertrude, la femme de chambre et Jacques, bien entendu.

Jacques :

Bien en-ten-du !

Alcuin :

Alors afin d’éviter de gâcher trop de thé, il me semble bon de commencer par mettre au programme l’arithmétique.

Jacques :

Oui faut pas gâcher !

Hildegarde :

L’arithmé quoi ?

Alcuin :

L’arithmétique, apprendre à compter cela vous sera très utile, surtout à lui (En montrant Jacques).

Charlemagne :

Serait-il possible aussi d’apprendre à lire ?

Alcuin :

Bien sûr, je vous propose de rajouter avec la lecture, l’écriture c’est complémentaire.

Hildegarde :

Pourrions-nous aussi faire de la musique ? J’ai toujours rêvé de savoir chanter.

Alcuin :

Pourquoi pas, autres choses ?

Charlemagne :

Je vous laisse le soin de compléter le programme, c’est vous l’érudit.

Jacques :

Oui c’est vous l’abruti

Alcuin :

(Véxé)

Plait-il ?

Charlemagne :

Erudit Jacques, érudit pas abruti, c’est tout le contraire

Jacques :

C’est pas pareil ?

Charlemagne :

Un érudit est une personne qui a un grand savoir, qui connait beaucoup de choses comme Alcuin.

Alcuin :

Je vais donc rajouter au programme la sémantique.

Hildegarde :

La séman quoi ?

Alcuin :

La sémantique, c’est l’étude du sens des mots.

Cela permet de s’exprimer correctement et ainsi d’éviter de raconter n’importe quoi (Il regarde avec insistance Jacques).

Jacques :

N’importe quoi !?

Alcuin :

Je vais mettre aussi au programme, l’astronomie.

Hildegarde :

L’astro quoi ?

Alcuin :

L’astronomie, cela consiste à étudier les astres, les étoiles dans le ciel la nuit, la lune ce sont des astres.

Jacques :

Oui les étoiles, la lune, des astres.

Alcuin :

C’est ça, ce sont des astres, à ne pas confondre avec désastre en un seul mot.

Hildegarde :

J’ai du mal à comprendre.

Alcuin :

Je vais vous expliquer, les étoiles, la lune, le soleil, notre planète, ce sont des astres en deux mots, c’est-à-dire des corps célestes. L’étude de ces astres s’appelle l’astronomie.

Vous me suivez ?

Hildegarde :

Jusque-là oui

Jacques :

(En aparté)

Céleste ? C’est qui cette Céleste ?

Alcuin :

Par contre, désastre en un seul mot désigne une catastrophe, un fléau, un échec.

Votre valet, par exemple, qui brille beaucoup moins que les étoiles, on peut dire que d’un point de vue culturel c’est un désastre, en un seul mot.

Vous saisissez la nuance ?

Hildegarde :

Entre Jacques et les étoiles oui.

Alcuin :

C’est un bon début, même si ce n’est pas trop compliqué.

Jacques :

Moi j’ai pas compris.

Alcuin :

Le contraire m’aurait étonné, désastre

Je pense que l’on pourrait également aborder l’étude de la langue anglaise.

Hildegarde :

Bonne idée, on pourra ainsi apprendre la recette de la crème anglaise.

J’adore ça.

Alcuin :

Certes, mais l’intérêt c’est de pouvoir s’exprimer dans une autre langue.

Imaginez, que votre royaume s’étende sur des contrées ou l’on parle l’anglais, il vous sera utile de communiquer dans cette langue pour vous faire comprendre.

Par exemple « Je suis le roi » se dit « I Am the King »

Charlemagne :

« Ailleamezekingue », compris, c’est facile.

Jacques :

Oui c’est facile.

Alcuin :

Pas tout à fait, « I Am » qui veut dire « je suis », conjugaison à la première personne du présent de l’indicatif du verbe « être » qui se dit « to Be », et « the King » qui veut dire « le roi ».

De la même manière on dit « I Am the Queen » pour dire « Je suis la reine ».

On remplace le mot « King » par « Queen » qui veut dire « Reine ».

Jacques :

Couine, la reine couine, comme le cochon (Il fait le bruit du cochon) c’est facile.

Alcuin :

Votre valet est-il obligé de tout répéter comme un perroquet ?

Jacques :

Père OK, valet, père OK ! c’est facile aussi.

Charlemagne :

Quand pensez-vous pouvoir commencer l’école ?

Alcuin :

Je vous propose de faire la rentrée d’ici deux jours.

Hildegarde :

La quoi ?

Alcuin :

La rentrée, c’est comme cela que l’on appelle le premier jour d’école.

C’est le jour de la rentrée des classes.

Jacques :

C’est la classe !

Charlemagne :

Cela nous laisse le temps de prévenir tout le monde.

Rendez-vous donc dans deux jours, pour la rentrée.

Alcuin :

Je vais donc disposer et me retirer dans ma chambre afin de préparer le programme scolaire.

Jacques :

C’est ça dispose et prépare.

Musique :  

NOIR

ACTE II

Décors : Salle de classe

Les 7 personnages sont sur scène

Sonnerie d’une école

Alcuin :

Bonjour à tous et bienvenue à l’école du palais.

A Chaque début de journée, je procéderai à l’appel.

Hildegarde :

La pelle ? Vous allez faire quoi avec une pelle ?

Alcuin :

L’appel, du verbe « appeler ».

Je vous appellerai par votre nom et il vous suffira de répondre présent lorsque vous entendrez votre nom. Cela me permettra de savoir qui est présent et qui ne l’est pas.

Eginhard :

J’approuve fortement l’initiative, cela nous permettra, en outre, de mieux nous connaitre et facilitera les relations entre les élèves.

Gertrude :

(Admirative)

Je n’ai rien compris, mais qu’est ce que vous causez bien.

Alcuin :

Bien, je commence l’appel.

Charles

Charlemagne :

Présent

Alcuin :

Très bien, je vois que vous avez compris

Charlemagne :

C’est facile l’école

Alcuin :

Je poursuis, Hildegarde

Hildegarde :

Présent

Eginhard :

Si je peux me permettre, dans ce cas précis, présent est un adjectif qui s’accorde avec son sujet. Ici le sujet est féminin, donc vous devez dire présente et non présent.

Alcuin :

Il a raison, au féminin présent devient présente.

(En s’adressant à Eginhard)

Très bien.

Jacques :

Très bien présente

Alcuin :

Je continue, Roland

Roland :

Présent

Alcuin :

Gertrude

Gertrude :

 Heu…Présente

Alcuin :

Bien pour le féminin et enfin Jacques que j’ai déjà vu

Jacques :

Déjà vu

Alcuin :

Non, vous répondez présent comme tout le monde.

Jacques :

Prééésent comme tout le monde, c’est facile l’école.

Alcuin :

Maintenant que je sais qu’il n’y aucun absent, nous allons pouvoir commencer à étudier.

J’ai établi un programme basé sur les arts libéraux de l’antiquité.

Je vous propose donc de commencer par la lecture.

(Il prend un livre et se dirige vers Charlemagne, il pose le livre ouvert sur le bureau de Charlemagne)

Votre altesse vous allez lire après moi le passage de ce livre afin de vous familiariser avec les mots.

Répétez après moi.

(En montrant avec le doigt sur le livre)

Les premiers mots signifient : « Gloire à notre bon Roi ».

Répétez

Jacques :

(Enthousiaste)

Oui gloire à notre bon Roi, il est bon notre Roi !

Alcuin :

Ce n’est pas à vous que je demande de répéter.

Je vous écoute votre altesse.

Charlemagne :

(En regardant le livre hésitant)

Gloire à notre……bon…….Roi

Alcuin :

C’est bien on continue : « Digne représentant de la dynastie des Carolingiens »

A vous.

Jacques :

(Enthousiaste)

Gloire aux Carolingiens !… honte aux Saxons et aux Lombards pouah…

Alcuin :

Chut !

Charlemagne :

(Hésitant)

Di…digne re…pré…sentant…de la dy…nastie…des…Ca…ro…lin…giens

Alcuin :

C’est bien pour un début, vous arrivez presqu’à lire.

Charlemagne :

(Satisfait et fier)

Hildegarde tu as entendu comme je lis bien.

C’est facile l’école.

Alcuin :

Cependant, je pense que ce serait encore plus facile si c’était écrit différemment.

Eginhard :

Qu’entendez-vous par différent ?