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Pierrot

Synopsis :

C’est l’effervescence au Cirque Plinder, à la veille de la représentation, Pierrot le clown est introuvable.

Une revisite très libre du Petit Prince et de Pierrot et Colombine sur la lune.

Personnages : 

La mère, l’enfant, Mr Loyal, le Géographe, l’employé, Plinder, Le Trésorier, Le Magicien, Le cracheur de feu, Pierrot, Colombine

Décors :

Une chambre d’enfant et une piste de cirque

ACTE I

Décor :

Une chambre d’enfant, un lit une table de chevet, jouets

(Sur scène la mère avec un livre à la main et son enfant)

Musique :

La Mère :

Puis ce fut au tour des clowns de venir au centre de la piste pour faire leur numéro.

Dans la  douce nuit du printemps, s’envolaient du chapiteau, les éclats de rires des enfants.

Et voilà, il est temps de dormir à présent.

(Elle referme le livre)

L’Enfant :

Moi le numéro que je préfère au cirque c’est celui des clowns.

La Mère :

Moi aussi, ils sont tellement drôles !

L’enfant :

Quand je serai grand, je serai clown, moi aussi je ferai rire les gens.

La Mère :

Tu as déjà oublié qu’hier, après t’avoir lu l’histoire du Petit Prince, tu voulais aller vivre avec lui sur sa planète.

Sans parler de la semaine dernière ou tu voulais aller sur la lune.

L’enfant :

Ah oui c’est vrai, ce n’est pas grave, je serai les trois à la fois.

La Mère :

Les trois en même temps ?!

En attendant, commence par bien te reposer.

Bonne nuit Pierrot.

L’enfant :

Bonne nuit maman

La Mère :

Fais de beaux rêves.

(Elle sort de la chambre et éteint la lumière)

(Noir)

Musique :

 (Retour de la lumière sur une autre partie de la scène)

Décor :

Une piste de cirque

 (Mr Loyal et le géographe sont sur scène, Mr Loyal avec un stylo et un carnet sur lequel il note)

Mr Loyal :

Bien je crois que je n’ai rien oublié, cela devrait aller pour demain.

(En s’adressant au géographe)

La semaine prochaine ou allons-nous ?

Le Géographe :

(Il sort un carnet de sa poche et le regarde)

La semaine prochaine nous sommes à Pierrelatte dans la Drôme, puis à Bourg dans l’Ardèche, puis à Pont dans le Gard et enfin à Avignon dans le Vaucluse.

Mr Loyal :

(En prenant des notes)

Très bien c’est noté.

Vous êtes un véritable savant qui connaît où se trouve les villes.

Vous avez dû beaucoup voyager !

Le Géographe :

Pas autant que je l’aurais souhaité.

Mr Loyal :

Pourtant vous êtes incollable en géographie

Le Géographe :

A défaut de voyager, j’ai beaucoup appris en lisant des livres de géographie.

Pour moi ceux sont les livres les plus précieux

Mr Loyal :

Ah bon ? Pourquoi ?

Le Géographe : 

Parce que ce qu’il y a d’écrit dans ces livres ne se démode jamais.

Il est très rare qu’une montagne change de place ou qu’un océan se vide de son eau.

Mr Loyal :

Ce n’est pas faux !

En tout cas, sans vous ce cirque serait incapable de se déplacer de ville en ville.

(L’employé entre sur scène côté cour)

Ah, vous tombez bien, je n’ai pas vu Pierrot à la répétition de cet après-midi, la veille de notre représentation à Saint Paul, il est introuvable.

Vous ne savez pas où il se cache par hasard ?

L’employé : 

Pas dans la cage des tigres en tout cas, je viens juste de finir de leur donner à manger. Cela dit il vaut mieux car ils étaient affamés ce soir, ils avaient un appétit de lion !

Le Géographe :

Bon je vous laisse, il me faut préparer l’itinéraire du mois prochain.

(Le Géographe sort de scène côté jardin)

Mr Loyal :

Il n’est vraiment pas sérieux

L’employé :

Le géographe ? Pourquoi ?

Mr Loyal :

Pas le géographe ! Pierrot ! c’est Pierrot qui n’est pas sérieux !

 L’employé :

Pas sérieux ? pour un clown c’est plutôt normal non ?

(Le Directeur du cirque entre sur scène)

Mr Loyal :

Mr Plinder, nous venons de finir la répétition générale, aucun problème à signaler, cela devrait aller pour demain.

Mr Plinder :

Tant mieux, mon ami.

Demain je veux que ce soit magique comme d’habitude.

Vous connaissez ma devise : Cirque Plinder, Cirque super.

Mr Loyal :

Oui, oui je la connais.

Une chose cependant, je n’ai pas vu Pierrot à la répétition.

Mr Plinder :

Pierrot ? je ne l’ai pas vu non plus

Mr Loyal :

Il faudrait peut-être que vous lui rappeliez qu’avant chaque représentation il faut participer à la répétition.

La réussite du spectacle dépend de la discipline de ses artistes.

Mr Plinder :

Absolument chez Plinder on ne tolère pas l’indiscipline ni la désobéissance.

Chez Plinder on exige de chacun ce que chacun peut donner.

Que l’autorité repose sur la raison, que l’autorité c’est Plinder et que Plinder… c’est moi…

Mais pour lui dire tout cela il faudrait que je sache où il se trouve ?

L’employé :

Je dois encore aller donner à manger aux singes, peut-être qu’il fait un concours de grimaces avec eux. Si je l’aperçois je vous l’envoie

(L’employé sort de scène côté jardin)

(Entre le Trésorier côté cour)

Le Trésorier :

Mr Plinder, je viens de finir de compter

Mr Plinder :

C’est parfait, je savais que je pouvais compter sur vous en tant que Trésorier.

Mais vous avez fini de compter quoi ?

Le Trésorier :

J’ai compté que si, à chaque représentation, on fait, 50 entrées adultes et 100 entrées enfants, on aura à la fin du mois une recette de :

500 plus 1000, 1 500,

1 500 multiplié par 3, 4 500,

4 500 plus 3 000, ça fait 7 500.

On aura fait 7 500 euros de recette.

Qu’en pensez-vous ? C’est bien non ?

Mr Plinder :

Bien ? Je ne sais pas !

Pourquoi 7 500 ce serait bien et pas 7 000 ou 8 000 ?

Ceux ne sont que des nombres pour moi, je n’ai pas à juger si un nombre est mieux qu’un autre.

C’est déjà suffisamment difficile de se juger soi-même, alors des nombres !

Mon grand-père me disait toujours, Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui. Si tu réussis à bien te juger, c’est que tu es un véritable sage.

Le Trésorier :

Vous avez raison, on peut peut-être faire 8 000 euros, je vais refaire mes calculs.

(En sortant de scène côté jardin)

Si on part sur 60 adultes par représentation avec deux enfants par adulte on obtient 120 enfants ce qui fait une recette de …

Mr Loyal :

Quel drôle de métier tout de même, il passe toutes ses journées à compter

Mr Plinder :

Pour lui compter, ça compte.

Mr Loyal :

Pour ça on peut compter sur lui.

(Entre sur scène le Magicien côté cour)

Le Magicien :

(Avec l’accent espagnol)

Porqué moi yo ne compte pas peut-être ?

Vous savez que si les gens viennent au circo c’est pour me voir et m’applaudir

Mr Plinder :

Vous comptez mais lui compte plus que vous c’est indéniable

Le Magicien :

(Vexé)

Yo voudrais quand même souligner qu’à chaque représentacione c’est moi qui reçoit le plous d’acclamaciones.

Mon nouméro de magie est tout simplement magique !

Mr Plinder :

Peut-être, mais on ne parle pas de numéro, on parle de nombre

Le Magicien :

D’un hombre ? Quel hombre ?

Il n’y a pas plous grand hombre que moi dans ce circo !

Mr Plinder :  

Non de nombres, de chiffres, de numéros quoi…

Le Magicien :

(Agacé)

Mais moi aussi yo vous parle de nouméro, de MON nouméro, le clou de ce spectaculo !

Mr Loyal :

(En s’adressant à Mr Plinder)

Laissez tomber, il ne vous entend pas, il n’entend jamais que les louanges.

(En s’adressant au Magicien)

Vous n’auriez pas vu Pierrot par hasard ?

Le Magicien :

Pierrot ? No, yo n’ai pas aperçu le bout de son nez rouge

A présent yo vais me retirer et aller me reposer, il faut que yo sois en forme pour demain. J’ai un nouméro exceptionnel de magie à faire moi.

Mr Loyal :

C’est ça, disparaissez et reposez-vous bien.

(Le Magicien sort de scène côté jardin)

(L’employé revient sur scène côté cour)

L’employé :

Ça y est, les singes ont mangé

Mr Loyal :

Et Pierrot ?

L’employé :

Pierrot ? je ne sais pas s’il a mangé ?

Mr Loyal :

Ce n’est pas ce que je vous demande, l’avez-vous vu ?

L’employé :

Non, il n’était pas du côté des singes

Mr Loyal :

Décidément il est introuvable !

L’employé :

(Il sort un mouchoir et s’éponge le front)

Bon, il me reste encore à donner à manger aux éléphants et aux chevaux.

Plus il y a d’animaux dans ce cirque, plus j’ai du travail et moins je me repose.

Je fais là un métier terrible.

Allez, je continue, les consignes sont les consignes.

 (L’employé sort de scène côté jardin)

Mr Loyal :

Si Pierrot était aussi sérieux que lui, nous ne serions pas là à le chercher.

(Le cracheur de feu entre sur scène côté cour)

Le Cracheur de feu :

(En s’adressant à Mr Loyal)

Ah vous tombez bien, je vous cherchais

Mr Loyal :

Moi c’est Pierrot que je cherche.

Que vous arrive-t-il ?

Le Cracheur de feu :

Pourriez-vous me dépanner d’un peu de miel ?

Mr Loyal :

De miel ?

Le Cracheur de feu :

Oui je n’en ai plus pour mon infusion.

Mr Loyal :

Votre infusion ? par cette chaleur ?

Le Cracheur de feu :  

Oui je bois une infusion de citron et de miel tous les soirs, c’est très bon pour la gorge.

Mr Loyal :

Vous êtes souffrant ?

Le Cracheur de feu :  

Non, mais comme tout cracheur de feu qui se respecte, je me dois d’entretenir ma gorge.

Imaginez si demain je me lève avec une angine.

Je ne pourrais pas faire mon numéro.

Mr Loyal : 

Surtout pas, j’ai besoin de tous mes artistes.

Mr Plinder :

J’aurais cru pourtant qu’avoir une inflammation de la gorge pour un cracheur de feu c’était un avantage.

Mr Loyal :

Malheureusement je n’ai pas de miel. Demandez au magicien il vous dépannera peut-être d’un coup de baguette magique.

Le cracheur de feu :

Merci pour le conseil, j’y vais de ce pas.

(Le cracheur de feu sort de scène côté jardin)

Mr Plinder :  

Si nous avions eu un dresseur d’ours dans ce cirque, lui, il aurait pu le dépanner.

(L’employé entre sur scène côté cour)

L’employé :

Ça y est tout le monde a mangé dans ce cirque…sauf moi…au fait je viens de voir Pierrot

Mr Loyal :

Enfin !!! ou est-il ?

L’employé :

Il arrive, je lui ai dit que vous vouliez le voir.

Mr Plinder :

Que faisait-il ?

L’employé :

Il regardait le coucher de soleil.

Mr Plinder :

En voilà une idée ?

L’employé :

Bon c’est pas tout ça, mais y a pas que le soleil qui va aller se coucher.

Après la fin de la faim, la journée tire enfin, à sa fin.

A demain.

Mr Loyal :

C’est ça à demain, l’important étant de ne pas rester sur sa faim.

Mr Plinder :

Bonne fin de journée.

(L’employé sort de scène côté jardin)

NOIR

Musique :