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L’Entretien

SYNOPSIS

Poussé pas ses parents, le jeune Napoléon BONAPARTE se rend a un entretien d’embauche. Lui, qui ne rêve que d’être militaire et de conquérir le monde, ne veut surtout pas d’un travail sur l’île de beauté.

PERSONNAGES  (X11):

LA MERE MARIA LETIZIA, LE PERE CHARLES, NAPOLEON, LA GRAND MERE DE NAPOLEON, LE GRAND PERE, JOSEPH LE FRERE DE NAPOLEON, DOMINIQUE, ANGE, TOUSSAINT, PASQUALETTI, MARIA LA SECRETAIRE

DECORS :

Salle à manger des Napoléon, une table, des couverts et des chaises pour l’Acte I

Bureau et salle d’attente de PASQUALETTI, tables et chaises pour l’acte II

ACTE I

Décor :

Une table avec des couverts et des chaises

Personnages :

Maria Létizia, Charles, Napoléon, Dominique, La Grand-mère de Napoléon, Le grand père, Joseph

Musique :

Sur Scène MARIA LETIZIA et CHARLES, elle met les couverts sur la table pendant que lui, assis, lit le Journal

Maria Létizia :

Le repas va être prêt Charles, nous allons pouvoir passer à table

Charles :

Très bien, Napoléon est rentré ?

Maria Létizia :

Non mais il ne devrait plus tarder, il est toujours à l’heure pour le repas

Charles :

Tu sais où il est allé ?

Maria Létizia :

Il est sorti avec Dominique, ils sont allés faire un tour du côté du port d’Ajaccio

Charles :

Avec un peu de chance il aura trouvé du travail

Maria Létizia :

Tu plaisantes, pour trouver du travail, il faudrait d’abord qu’il en cherche.

Charles :

C’est vrai qu’il n’est pas très motivé.

Maria Létizia :

C’est le moins que l’on puisse dire.

Charles :

Dans le journal d’aujourd’hui, Pasqualetti cherche une personne pour transporter ses olives jusqu’au port d’Algaiola.

Crois-tu que cela pourrait l’intéresser ?

Maria Létizia :

Lui certainement pas, mais moi oui !

Dès demain je l’envoie voir Pasqualetti.

(Napoléon et Dominique entrent sur scène)

Dominique :

Bonsoir

Charles :

Bonsoir Dominique

Maria Létizia :

Bonsoir mon garçon

Napoléon :

Hum ça sent bon…ça tombe bien j’ai faim

Maria Létizia :

Ton père a lu dans le journal d’aujourd’hui que Pasqualetti chercher quelqu’un

Napoléon :

Il cherche quelqu’un !?…pourquoi faire ?

Charles :

Pour travailler…pas pour aller danser

Dominique tu as beaucoup de chance d’avoir un travail d’assuré dans l’entreprise de ton père

Dominique :

Chez les Tomasini on travaille dans l’entreprise familiale de père en fils depuis des générations

Charles :

Toi au moins tu n’as pas à chercher de travail

Dominique :

Je n’en cherche pas non mais cependant je peux dire que le travail me cherche

Charles:

Que veux-tu dire ?

Dominique :

Souvent ces derniers temps on vient me proposer du travail alors que je n’ai fait aucune demande, c’est curieux

Maria Létizia :

Toi on te propose du travail sans que tu n’en demandes alors que Napoléon qui multiplie les entretiens n’a aucune réponse favorable, ce n’est pas juste !

Napoléon :

Que veux-tu maman, c’est la crise

Maria Létizia :

Dominique je rajoute un couvert tu manges avec nous ?

Dominique :

Non merci, c’est gentil mais je dois y aller

A demain Napoléon

Napoléon :

A demain Doumé

 (Dominique sort de scène)

Maria Létizia :

Demain matin tu te rendras chez Pasqualetti et tu lui proposeras tes services, sait-on jamais

Napoléon :

Demain matin ?!…

Maria Létizia :

Oui il ne faut pas trop tarder à te présenter car je pense que tu ne seras pas le seul à être intéressé par ce travail

Napoléon :

Justement, laissons passer en premier les plus motivés moi je peux attendre je ne suis pas pressé

Charles :

Toi tu n’es peut-être pas pressé mais ta mère et moi si, il est temps que tu travailles

Napoléon :

Mais vous savez bien que ce qui m’intéresse c’est de rentrer dans l’armée et de partir à la conquête du monde.

Maria Létizia :

Tu n’es pas bien ici ?!! Tu as la mer, la montagne, le soleil, tu as tout ce qu’il te faut, pourquoi vouloir tout quitter ?

Il n’y a pas plus beau que la Corse, crois-moi

Napoléon :

C’est quoi le travail que propose Pasqualetti ?

Charles :

Il cherche une personne pour transporter ses olives jusqu’à Algaiola

Napoléon :

Algaiola ??…mais c’est le nooord ça !!! il y fait froid !!!

Maria Létizia :

Le nord !??…le nord d’Ajaccio tout au plus…

Charles :

Tu as peur d’avoir froid à Algaiola et tu veux conquérir le monde !!!

(Les grands parents de Napoléon entrent sur scène)

Grand Mère :

Bonsoir mes enfants

Maria Létizia :

Bonsoir, nous vous attendions, nous allons dans peu de temps passer à table

Grand Père :

Mais non ma fille, le temps n’est pas abominable, il fait même doux pour la saison

(Les grands parents s’assoient)

Charles :

Ça ne s’arrange pas au niveau des oreilles

Grand Mère:

Il faut tout lui répéter plusieurs fois pour qu’il comprenne ce que l’on dit

Grand Père :

(En s’adressant à Napoléon)

Bonsoir Napoléon, alors comment il va ce grand garçon ?

Napoléon :

Ça va… ou plutôt ça allait jusqu’à ce que je rentre et que l’on me parle de l’annonce de Pasqualetti

Grand Père :

C’est parfait, je vais me régaler, j’adore les spaghettis !

Grand Mère :

C’est quoi cette annonce ?

Maria Létizia :

Pasqualetti cherche une personne pour transporter ses olives

Grand Mère :

Voilà qui serait bien pour toi Napoléon

Napoléon :

(Ironique)

Faire du transport d’olives, quelle belle perspective

Grand Mère :

Il n’y a pas de sot métier mon garçon et puis cela te permettrait d’acquérir une première expérience dans le monde du travail

Napoléon :

Travail, travail…vous n’avez que ce mot à la bouche en Corse

Grand Mère :

Et tu voudrais faire quoi sinon ?

Napoléon :

Ce que je cherche avant tout, c’est la grandeur : ce qui est grand est toujours beau. Je veux quitter cette île et découvrir le monde

Grand Mère :

Découvrir le monde… (en s’adressant à son mari) tu entends ça Jean Jérôme… (il ne réagit pas) ah oui c’est vrai (Elle s’approche de lui et se met à crier) il veut partir pour de bon le petit

Grand Père :

Pas la peine de crier comme cela, je ne suis pas sourd !

A toi aussi bon appétit…

Grand Mère :

Et qui s’occupera de tes parents pendant ce temps ?

Napoléon :  

Mes parents n’ont pas besoin de moi

Grand Mère :

Ne crois pas ça, par expérience je peux te dire qu’une mère a toujours besoin de ses enfants, un père aussi d’ailleurs…n’est-ce pas Jean Jérôme ?… (En criant) N’est-ce pas Jean Jérôme ?!!

Grand Père :

Est-ce bien raisonnable ? mais après tout pourquoi pas ? va pour un petit Rhum

Charles :

Il est vraiment sourd comme un pot

Napoléon :

Je veux diriger une armée et conquérir de nouveaux territoires

Charles :

Commence par diriger les ânes chargés d’olives de Pasqualetti jusqu’à Algaiola, ce sera un bon début

Grand Mère :

(Elle s’adresse à son mari en criant) Tu ne connaitrais pas un dénommé Pasqualetti à Ajaccio qui cultive des olives ?

Grand Père :

Je connais, un Antoniotti…, un Paolini…, un Franceschi…, un Clémenti…, un Gabrielli.., un Giovannini…

Grand Mère :

(En parlant fort)

Je ne te demande pas de me citer tout les habitants d’AJACCIO, je te demande juste si tu connais un certain Pas-qua-letti

Grand Père :

Laisse-moi réfléchir…j’y arrive…oui bien sûr que je le connais Pasqualetti…

Grand Mère :

Ah enfin…c’est pas trop tôt.

(En s’adressant à Napoléon) Quand tu iras le voir tu lui diras que ton grand père le connait cela peut t’aider…

Grand Père :

A moins que ce ne soit un Alberti, oui c’est ça…j’ai confondu avec Alberti qui est aussi dans l’olive… comme Marcellini d’ailleurs…mais lui il n’habite pas à Ajaccio.

Grand Mère :

Finalement ne lui parle pas de ton grand père, je ne crois pas que ce soit une bonne idée

Grand Père :

Ton Pasqualetti, ce ne serait pas un cousin de Filippi… parce que je le connais bien Filippi…mais lui il est dans la figue, pas dans l’olive…

Maria Létizia :

Ce n’est pas grave papa, merci quand même

Grand Père :

Mais moi aussi je t’aime ma petite fille

(Joseph entre sur scène)

JOSEPH :

Bonsoir

Grand Mère :

Bonsoir Joseph

Charles :

Alors comment c’est passée cette répétition ?

Joseph:

Bien, je pense que nous serons prêts

Charles :

Tant mieux car il devrait y avoir beaucoup de monde pour vous écouter

Grand Mère :

Il chante où le petit ?

Maria Létizia :

Il chante dans une semaine à la Citadelle vous viendrez ?

Grand Mère :

Bien sûr ma fille que nous viendrons l’écouter, (en regardant son mari) enfin surtout moi.

(Elle s’adresse à son mari) Tu as entendu ? (Elle se ravise) bien sûr que non…

(En criant) La semaine prochaine nous irons écouter Joseph chanter à la Citadelle

Grand Père :

Très bien…mais c’est qui cette Adèle ?

Joseph :

En plus c’est peut-être la dernière fois que nous chantons ensemble

Charles :

Ah bon et pourquoi ?

Joseph :

Tino veut quitter le groupe

Maria Létizia:

Il arrête le chant ?

Joseph :

Non, mais il ne veut plus chanter dans un groupe, il veut chanter seul

Charles :

Chanter seul ? Avec la voix qu’il a ?!! il risque vite de déchanter !

Joseph:

En plus il en a assez des chants corses, il veut chanter ses propres chansons

Grand Mère :

Tino c’est le petit-fils de Maria et d’Emiliano ?

Maria Létizia :

Oui, le fils de Piétro et Cécilia Rossi !

Charles :

Tino Rossi chanteur !!? quelle idée !!!

Grand Père :

Rossi ? mais j’en connais des Rossi…je connais Emiliano… Sergio…Orlando…mais ils ne sont pas dans l’olives…ils sont dans…

Grand Mère :

(Elle l’interrompt)

Oui, oui, on sait que tu connais les Rossi

Grand Père :

Mais non tu n’as pas grossi…ou si peu…que ça ne se voit presque pas…je t’ai déjà dit de moins manger de figatelli et de brocciu

Grand Mère :

Sa surdité peut parfois être vexante

Maria Létizia :

Mais alors si Tino quitte le groupe c’est la fin des Corsu Cantu

Joseph :

Oui il nous manquera quelqu’un pour les chants

Charles :

Vous ne connaissez pas quelqu’un qui pourrait le remplacer ?

Joseph :

On n’y a pas trop réfléchi, il nous a annoncé ça ce soir

Maria Létizia :

Tu devrais peut-être demander à Patrick le fils de Catarina et d’Ettore, sa mère m’a souvent dit qu’il aimait chanter

Grand Mère :

Patrick ? le petit-fils de Fiora et Sampieru ?

Maria Létizia :

Oui, en plus je l’ai déjà entendu chanter, il a une sacrée voix

Charles :

Joseph, il te faudra demander au petit Patrick FIORI si cela l’intéresse

Grand Père :

Fiori…tu sais que j’en connais des FIORI

Charles :

Je n’en doute pas, mais là pour le coup, on n’en a rien à faire

Grand Père :

Mais pas du tout, ils ne sont pas dans les affaires, ils sont dans la châtaigne

Charles :

La Châtaigne ? C’est super

Grand Père :

(En s’énervant)

Mais enfin, je vous dis qu’ils sont dans la châtaigne ! Pas dans les affaires ! Vous êtes sourd ou quoi ?

NOIR

Musique :